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François Truffaut is a Actor, Director, Scriptwriter, Associate Producer, Co-Director and In Memory Of French born on 6 february 1932 at Paris (France)

François Truffaut

François Truffaut
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Birth name François Roland Truffaut
Nationality France
Birth 6 february 1932 at Paris (France)
Death 21 october 1984 (at 52 years) at Neuilly-sur-Seine (France)
Creator of Les Films du carrosse

François Roland Truffaut ([fʁɑ̃.swa ʁɔ.lɑ̃ tʁyfo]; 6 February 1932 – 21 October 1984) was a French film director, screenwriter, producer, actor, and film critic, as well as one of the founders of the French New Wave. In a film career lasting over a quarter of a century, he remains an icon of the French film industry, having worked on over 25 films. Truffaut's film The 400 Blows came to be a defining film of the French New Wave movement. He also directed such classics as Shoot the Piano Player (1960), Jules et Jim (1961), The Wild Child (1970), Two English Girls (1971), Day for Night (1973) and The Woman Next Door (1981).

Biography

L'enfance des quatre cents coups
Enfant non désiré (1932-1944)
François Truffaut naît le 6 février 1932 de père inconnu chez une sage femme, rue Léon-Cogniet. Au terme d'une grossesse qu'elle a cachée, sa mère, Jeanine de Monferrand, secrétaire au journal L'Illustration, confie le bébé à une nourrice, à Montmorency puis à Boissy Saint Léger. La position de fille mère, dans le milieu catholique dont elle est issue, est un objet de scandale.

Le 9 novembre 1933, sa mère épouse Roland Truffaut, dessinateur dans un cabinet d'architecte-décorateur, qui a reconnu l'enfant à l'état civil le 24 octobre précédent. Au printemps, moins de neuf mois après le mariage, elle met au monde un petit René, qui survit moins de deux mois. Le deuil de l'enfant légitime inscrit définitivement le petit François dans la position d'enfant rejeté.



À partir de l'âge de trois ans, François quitte sa nourrice mais, le plus souvent, il est confié à ses grand parents, Jean et Geneviève de Monferrand, qui habitent 21 rue Henry-Monnier, dans le 9e arrondissement. La rue, située dans le Bas Montmartre, est voisine de celle où habitent ses parents, à quarante mètres, dans un immeuble moins bourgeois. Il va à l'école maternelle de la rue Clauzel.

Dès 1939, le jeune François Truffaut, passionné de lecture, fréquente aussi les cinémas, le soir et souvent pendant les heures de classe. Il collectionne près de trois cents dossiers constitués d'articles de journaux découpés et de photographies volées dans les cinémas sur les cinéastes, Renoir, Gance, Cocteau, Vigo, Clair, Allégret, Clouzot, Autant Lara ...

En 1942, sa grand mère maternelle meurt. Il retrouve définitivement le deux pièces de ses parents, 33 rue de Navarin. Cinquante mètres plus haut dans la rue, au 22, dans un restaurant qui en novembre 1943 sert de cache à Mélinée Manouchian, habite un jeune homme, Charles Aznavour. Dix huit ans plus tard, il sera la vedette de Tirez sur le pianiste.

En 1943, François Truffaut trouve un complice de ces escapades dans le Paris sous Occupation en son voisin de classe de l'école de la rue Milton, Robert Lachenay.

À la Libération, il a douze ans mais n'a toujours pas de chambre et continue de dormir dans le couloir. Il est inscrit au lycée Rollin, théâtre de ses premiers « 400 coups ». Ses parents passent habituellement leurs week-ends à Fontainebleau, sans lui. La découverte du journal de son père lui apprend la vérité sur sa naissance. Fugueur, il se précipite sans payer dans les salles de cinéma de Pigalle ou de la Nouvelle Athènes avec son ami Robert Lachenay dès que ses parents s'absentent.


L'adolescence mal aimée de l'après guerre (1945-1948)

À partir de 1946, ayant arrêté sa scolarité, François Truffaut, vit de petits boulots, coursier, magasinier, soudeur à l'acétylène dans une usine, puis grainetier. Il découvre le cinéma américain avec Robert Lachenay, fréquente assidûment les cinéclubs et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui anime un Centre d'initiation cinématographique dans le cadre du programme gouvernemental Travail et culture (TEC).

Encouragé par celui ci, il ouvre un cinéclub, Cinéaste, en 1948 avec Lachenay, dans une salle du boulevard Saint-Germain. Le programme mirifique de la seconde séance n'est pas honoré et les billets doivent être remboursés. L'affaire finit au poste. Le beau-père de François Truffaut fait l'objet d'une enquête de police qui amène le commissaire à décider de placer l'adolescent dans le Centre d'observation des délinquants mineurs de Villejuif.

Le cinéaste transposera les épisodes de cette enfance, où la littérature aura été une évasion salutaire, dans Les Quatre Cents Coups à travers le personnage autobiographique d'Antoine Doinel. Quand celui-ci sèche son cours de gymnastique pour lire La Recherche de l'absolu, c'est le jeune Truffaut grand lecteur de Balzac qui ressurgit. De même dans Baisers volés, le héros nourrit un amour de roman pour le personnage de Fabienne Tabard, jusqu'à ce que celle-ci le rappelle à une réalité moins bourgeoise et plus subversive : « Moi aussi, dit-elle, j’ai lu Le Lys dans la vallée, mais je ne suis pas Madame de Mortsauf et vous n’êtes pas Félix de Vandenesse. »


Entre écriture et cinéma
Critique à l'ombre de Bazin (1949-1955)
À sa sortie des cinq mois de maison de redressement, en 1949, François Truffaut trouve du travail à la section cinématographique de Travail et Culture auprès d'André Bazin. Celui ci ouvre à son protégé les portes de quelques magazines. François Truffaut rédige ses premiers articles dès 1950. Avec Robert Lachenay, il fait des concours de colles, par exemple « quel est le troisième plan de La Grande Illusion? ». Les deux amis se lancent des records de séances à battre, cinquante films dans l'année 1948, puis cent, deux cents. L'aspirant critique revoit plusieurs fois les films, les analyse, scrute les moindres détails. Il compte les plans, regarde une image sans le son, puis écoute le son sans l'image.

À la suite d'une déception amoureuse, déception infligée par celle qui deviendra le personnage de Colette, François Truffaut s'engage dans l'armée en 1951 pour se faire tuer en Indochine. Envoyé en Allemagne, il prolonge une permission à Paris au-delà du terme de celle-ci, et fait de la prison militaire pour désertion. Grâce à André Bazin il se fait réformer pour instabilité caractérielle, Bazin l'héberge chez lui, à Bry-sur-Marne, et lui trouve, en 1952, un poste au service cinématographique du ministère de l'Agriculture. Son contrat de quelques mois n'est pas renouvelé.

François Truffaut publie des articles dans les Cahiers du cinéma puis entre à la revue Arts en 1953. Au sein de ces revues, il forme avec Claude Chabrol, Jacques Rivette, Jacques Demy, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard la jeune garde autour d'André Bazin. En 1954, il publie dans les Cahiers « Une certaine tendance du cinéma français », un texte pamphlétaire contre les cinéastes de « qualité française ». L'article vise notamment les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, et le réalisateur Claude Autant-Lara. Il défend le cinéma d'auteur contre le cinéma de consommation avec une grande intransigeance, dogmatisme de jeunesse qu'en 1984 il confiera regretter.

Il réalise un bout d'essai, Une visite, son premier film, et a l'idée d'un scénario qui deviendra À bout de souffle. L'année suivante, en 1955, il réalise ses premières interviews d'Alfred Hitchcock, et publie, à côté d'un hommage dévot à Jean Cocteau, une nouvelle, Antoine et l'orpheline, dans la revue La Parisienne.


Roché et l'assistant de Rossellini (1956)
En 1956, François Truffaut est embauché comme assistant du réalisateur Roberto Rossellini, « l'homme le plus intelligent que j'aie connu », pour trois films qui n'aboutissent pas.

Il est déjà un lecteur assidu des romans policiers traduits en français de William Irish quand Henri-Pierre Roché, qui le connaît par les Hussards de la revue La Parisienne, l'invite dans sa maison de Meudon. Le collectionneur et scénariste, ami d'Abel Gance, de Jean Cocteau et de Jean Renoir dont l'espoir de faire un film a été contrarié par la guerre, a remarqué un des articles du critique où celui-ci parle, en termes pertinents et élogieux, de son livre Jules et Jim, premier roman alors sans succès. Le jeune homme de vingt-quatre ans est fasciné par l'écriture cinématographique de l'élève de Peter Altenberg.

De son côté, l'ex Dada, proche des surréalistes, est à la recherche d'un héritier spirituel par lequel il puisse transmettre une « morale neuve » affranchie des contraintes morales et sociales. Le romancier a commencé de tirer un scénario de son Jules et Jim et projette d'en faire autant de ses Deux Anglaises et le continent. Il cherche son cinéaste et incite le jeune homme à réaliser des films d'après ses deux romans. Truffaut s'y emploiera après la mort de l'écrivain, à partir des archives manuscrites prêtées par la veuve.

Les deux hommes, à une génération d'écart, partagent la même expérience adolescente d'une amitié gémellaire fondée sur l'échange des femmes, avec Jo Samarin pour Roché, Robert Lachenay pour Truffaut. Pour l'un et l'autre, cette éducation sentimentale a donné lieu à un travail d'écriture. L'un et l'autre ont été brièvement jetés en prison par l'armée. Une amitié exceptionnelle naît entre eux autour de l'expérience de l'enfance, des femmes, de l'écriture ; elle est interrompue par la mort de l'écrivain trois ans plus tard,

Cette rencontre conforte l'apprenti cinéaste dans la position qu'il défend avec violence contre le cinéma français de l'époque, dans les Cahiers du cinéma, celle qui prône le cinéma d'auteur et, dans la lignée des idées d'André Bazin, la narration subjective qui jette un regard objectif, en usant de la profondeur de champ et du plan séquence, tout en respectant la continuité du cours de la vie. Truffaut trouve dans l'écriture impressionniste de Roché l'idéal littéraire dont il fera son propre procédé cinématographique, celui de l'ellipse jusqu'au vif essentiel tel qu'il saura l'exprimer en 1973 dans son art poétique qu'est La Nuit américaine :



« Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. »



Cette conception de l’œuvre d'art comme une sublimation de la vie personnelle, un raccommodage voire un remontage, est plus qu'une esthétique partagée avec celui qui dès avril 1917 promouvait au côté de Marcel Duchamp le ready-made. Elle est une morale partagée surgie des déchirements de la vie et des ratages du désir. À la suite du « Ce n'est pas l'amour qui dérange la vie mais l'incertitude d'amour » du freudien Roché, Truffaut fera dire, comme un prolongement naturel, à un de ses personnages dans la même réplique « La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas ». Jules et Jim, roman de la révolution sexuelle, restera son livre de chevet, relu au moins deux fois par an.


Producteur de cinéma (1957-1958)
François Truffaut se marie le 29 octobre 1957 avec Madeleine, fille d'Ignace Morgenstern, propriétaire de la société de distribution cinématographique Cocinor. Il en aura deux filles, Laura, née le 22 janvier 1959, et Éva, née le 28 juin 1961. Avec les fonds de son beau père, il se lance dans la réalisation et fonde une société de production, Les Films du Carrosse, ainsi nommée en hommage à Jean Renoir et son film Le Carrosse d'or.

Comme par un renoncement à la carrière d'écrivain, qu'il ne cessera d'envier et de célébrer à travers ses films, il adapte le roman d'un autre collègue de la revue La Parisienne, le jeune Maurice Pons. Les Mistons, court-métrage narrant l'errance d'une bande d'adolescents qui regardent et tracassent un couple d'amoureux, sort en 1958.

Comme la plupart de ses camarades de la Nouvelle Vague, c'est sans expérience professionnelle que Truffaut se lance dans la réalisation. Son expérience d'assistant réalisateur de Rossellini ne l'a guère formé. L'assistant réalisateur est en effet le plus souvent cantonné à des taches subalternes et est constamment empêché de voir comment le film se fait. Sa conception du métier est moins celle d'un technicien du cinématographe que celle d'un auteur, à l'instar de Cocteau, s'exprimant par images et scènes dialoguées. Selon lui, il est possible d'apprendre plus en regardant des milliers de films et en rédigeant des critiques à leur propos qu'en étant assistant d'un réalisateur. À la différence d'un Jean-Luc Godard, il ne prétend pas faire une révolution dans le cinéma et conserve une conception classique de la manière de faire des films. Il prétend surtout faire des films personnels et sincères.

En 1958, il est interdit de festival de Cannes, sans doute à cause des critiques virulentes qu'il a publiées.


La Nouvelle Vague
Le début de la saga Antoine Doinel (1959)

En 1959, Truffaut tourne Les Quatre Cents Coups. Le film avait d'abord été imaginé comme un court métrage d'une vingtaine de minutes qui se serait intitulé Antoine prend la fuite. L'intrigue était alors centrée sur l'épisode où Antoine, après avoir fait l'école buissonnière, raconte à son instituteur que sa mère est morte et prend la fuite après que ses parents ont découvert son mensonge. Pour le scénario du long métrage, Truffaut collabore avec Marcel Moussy. Il recrute Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'Antoine Doinel après avoir passé une annonce dans le quotidien France-Soir.

Le film remporte le prix de la mise en scène au Festival de Cannes la même année et reçoit la reconnaissance de la critique. L'événement ouvre la porte au mouvement de la Nouvelle Vague et à sa carrière mondiale. Avec trois millions six cent mil entrées, le film connait un immense succès auprès du public.

Le personnage d'Antoine Doinel réapparaîtra en 1962 avec Antoine et Colette, court métrage réalisé dans le cadre du film collectif L'Amour à vingt ans. Le film montre Antoine Doinel en adolescent timide, qui aime maladroitement une jeune fille, Colette, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'elle en aime un autre.

Truffaut retrouvera Jean-Pierre Léaud et le personnage d'Antoine Doinel dans Baisers volés en 1968. Avec Claude de Givray et Bernard Revon, il imagine la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'années qui rentre du service militaire et se cherche un métier. Il est à la fois romantiquement amoureux d'une jeune fille de son âge, Christine (Claude Jade), et fasciné par une femme mariée, Fabienne Tabard (Delphine Seyrig).

Dans Domicile conjugal (1970), Truffaut racontera la vie conjugale du couple Antoine et Christine Doinel.

Truffaut réalisera le dernier épisode de la saga « Antoine Doinel », l'Amour en fuite en 1979. Le film, qui raconte la séparation d'Antoine et Christine, contient en flashback des scènes issues des films précédents. Truffaut exploite ici le privilège rare d'avoir pu filmer le même acteur à différents âges de la vie. Le succès public est mitigé.


Des succès en plus de Doinel et un échec (1960-1967)

Le succès des Quatre Cents Coups en 1959 permet à Truffaut l'année suivante de venir (via Les Films du Carrosse) au secours de Jean Cocteau, à court de producteur durant le tournage du Testament d'Orphée. La même année, il signe le Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ».

Après Les Quatre cents coups, Truffaut filme Charles Aznavour et Marie Dubois dans Tirez sur le pianiste, adaptation d'un roman noir de David Goodis. Il y fait le portrait d'un pianiste raté et ravagé par le doute. Pour la musique, il s'adresse au compositeur Georges Delerue, élève de Darius Milhaud qui a écrit la musique de Hiroshima mon amour et écrira pour d'autres, en particulier les musiques du Mépris et de Diên Biên Phu. Entre eux naît une grande complicité, qui s'entend à l'écran et se traduira par une collaboration renouvelée.

Comme souvent dans sa carrière, Truffaut réalise un nouveau film en réaction à son film précédent. Alors que Les Quatre Cents Coups était un film très « français », Tirez sur le pianiste est plus influencé par le cinéma américain. Le film est aussi fait en réaction à sa nouvelle notoriété. Truffaut, qui vient de passer brutalement de l'ombre à la lumière avec le succès fulgurant des Quatre Cents Coups, raconte ici l'histoire d'un homme qui passe de la célébrité à l'anonymat. Le succès de son précédent film a paradoxalement déçu Truffaut qui voit son film apprécié par des gens qui n'aiment pas vraiment le cinéma. En réaction, il souhaite faire un film pour cinéphiles. Le résultat est un échec commercial et Truffaut cesse de soutenir « les copains ». La rupture et les insultes l'affectent profondément



Son troisième film, Jules et Jim, adapté du roman homonyme d'Henri-Pierre Roché, raconte pudiquement l'histoire d'un amour à trois. Le film est un nouveau grand succès. À partir de là, ses films sont vendus à l'étranger par Alain Vannier. Avec ses trois premiers longs métrages, François Truffaut s'est déjà imposé comme un grand réalisateur. En 1963, Les Films du Carrosse coproduisent Mata Hari, agent H 21, et Truffaut participe à la rédaction des dialogues et du scénario.


Il a avec l'actrice Liliane David une liaison, dont il s'inspire en 1964 pour le film La Peau douce même si le rôle principal féminin est confié à Françoise Dorléac. Il divorce la même année de Madeleine Morgenstern. Séducteur compulsif dès le soir tombé, comme il s'est trouvé décrit dans le journal d'Henri-Pierre Roché qui lui inspirera l'idée de L'Homme qui aimait les femmes, Truffaut est en effet amoureux de toutes ses vedettes féminines comme autant d'icônes :
« Le travail du metteur en scène consiste à faire faire de jolies choses à de jolies femmes. »



La célébrité redoublée par Jules et Jim lui vaut, en 1965, d'être le sujet exclusif d'une émission de télévision, Cinéastes de notre temps. Il réalise l'année suivante Fahrenheit 451, film de science-fiction et apologie de la littérature adapté du célèbre roman de Ray Bradbury dont le rôle principal est initialement prévu pour Paul Newman et Terence Stamp.


Révolution personnelle et scission (1968-1970)

En février 1968, Truffaut prend la défense d'Henri Langlois, que les autorités veulent démettre de ses fonctions de directeur de la cinémathèque française. Il se retrouve à la tête du Comité de défense de la Cinémathèque.

Truffaut demande au patron de l'agence Dubly de retrouver son père biologique. L'enquête d'un détective privé lui apprend qu'il s'agit de Roland Lévy, un dentiste né à Bayonne en 1910 de Gaston Lévy et de Berthe Kahn. C'est un descendant, du côté paternel, d'une famille séfarade portugaise réfugiée à Bayonne dès le XVII siècle, les Lévi Alvarès. Durant l'entre deux guerres, Roland Lévy poursuit des études à Paris, où il habite rue de la Tour-d'Auvergne. C'est là qu'il fréquente Janine de Montferrand, qui met au monde leur fils hors mariage. À l'arrivée des troupes allemandes, il part pour Troyes et échappe aux décrets contre les juifs. Il épouse Andrée Blum en juillet 1949. En 1954, il ouvre un cabinet dentaire dans le centre-ville de Belfort, boulevard Carnot. En 1959, le couple se sépare après avoir eu deux enfants.

Au cours de cette même année 1968, Truffaut fait une demande en mariage à la famille de son actrice préférée et sa cadette de seize ans, Claude Jade, « la petite fiancée du cinéma », encore mineure, qui a tourné dans Baisers volés. Il prend tardivement conscience de la différence d'âge et renonce peu de temps avant la cérémonie, fuyant un second mariage dans ses activités professionnelles et politiques liées à l'affaire Langlois. La question de l'engagement politique du cinéaste lors de mai 68 est l'occasion d'une scission entre les anciens amis de la Nouvelle Vague, François Truffaut défendant la position modeste d'un homme accomplissant sans hypocrisie son métier à l'adresse du spectateur plutôt qu'au service d'une cause que celui-ci n'a pas achetée avec son billet. Truffaut et Claude Jade resteront d'excellents amis et il la fera tourner dans Domicile conjugal en 1970 et L'Amour en fuite en 1979.

En 1969, François Truffaut réalise La Sirène du Mississipi avec Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo. Le public est à nouveau au rendez-vous. À partir de ce tournage, le cinéaste entretient avec sa vedette féminine, qu'il appelle Kathe, comme la blonde héroïne de Jules et Jim, une vie de couple discrète. Il réalise alors L'Enfant sauvage, « le plus anthropologique de ses films. »

La rupture avec Catherine Deneuve à la fin de l'année 1970 plonge l'homme à femmes qu'est François Truffaut dans une dépression grave. Le second roman d'Henri-Pierre Roché, Deux Anglaises et le continent, est le seul livre qu'il emporte à la clinique, où il est soigné par une cure de sommeil.


Gloire interrompue
Les films de la maturité (1971-1976)
Truffaut retrouve l'œuvre d'Henri-Pierre Roché en 1971 et porte à l'écran le second roman de l'auteur, Les Deux Anglaises et le continent. Le succès est moins grand auprès du public.

Dans Une belle fille comme moi, il raconte l'histoire d'un sociologue, incarné par André Dussollier, fasciné par son objet d'étude, la criminelle Camille Bliss (Bernadette Lafont). À l'encontre de toute morale, Camille Bliss fait accuser le sociologue du meurtre de son compagnon et échappe à la prison tandis que le sociologue termine enfermé en prison.

Avec La Nuit américaine, François Truffaut réalise un film sur le cinéma à l'ancienne. Il y montre un film en train de se faire et incarne lui-même le rôle du réalisateur tandis que Jean-Pierre Léaud incarne l'acteur principal du film. En 1973, à l'occasion de la sortie du film, il se brouille définitivement avec Jean-Luc Godard par lettres interposées.

En 1975, il réalise L'Histoire d'Adèle H. avec Isabelle Adjani dans le rôle-titre. À quarante trois ans, il est fasciné par la comédienne de dix neuf ans qu'il a vue à la télévision jouer L'École des femmes et a obtenu de la Comédie-Française qu'elle démissionne pour son seul plaisir voyeuriste de l'admirer à travers l’œil de sa caméra, au point de créer une situation ambigüe et embarrassante.

Après Les Quatre Cents Coups et L'Enfant sauvage, il revient en 1976 au thème de l'enfance avec L'Argent de poche. Le film rencontre un grand succès public'.

Fasciné par le journal intime d'Henri-Pierre Roché, François Truffaut demande à Michel Fermaud de lui confier des anecdotes pour le scénario de L'Homme qui aimait les femmes. Le film sort en 1977.

Il réalise ensuite un film sur la mort, La Chambre verte, adapté du roman L'Autel des morts de l'écrivain américain Henry James. Il y incarne un personnage étrange et hanté par la mort, qui préfère la compagnie de ses amis morts à celle des vivants. Le film déroute le public


Le cinéaste populaire (1977-1982)

En 1977, François Truffaut accède à la demande de Steven Spielberg de jouer dans Rencontres du troisième type le rôle du scientifique français Lacombe, qui est un personnage inspiré par l'ufologue Jacques Vallée. Spielberg est un grand passionné de la filmographie de Truffaut et veut absolument ce dernier dans son film. Comme Truffaut n'est pas parfaitement bilingue, Spielberg accepte qu'il parle en français et que les répliques soient traduites par un collègue dans la version originale.

Deux ans plus tard, en 1979 le dernier volet de la saga Doinel, L'Amour en fuite, réunit Jean-Pierre Léaud et Claude Jade, une dernière fois.

Le Dernier Métro est en 1980 un immense succès populaire, trois millions trois cent mil entrées. Le film est salué par dix César.

Après cette évocation de l'engagement amoureux de Margaret Kelly contre les persécutions des Juifs durant la guerre, Truffaut revient dans La Femme d'à côté, inspiré d'un fait divers comme l'avait été Le Rouge et le noir, à une histoire intime, une relation de couple d’apparence banale, avec un parti pris de recul et de neutralité. Le personnage de Bernard montre un homme apparemment monolithique, sûr de lui, responsable, avec une vie de famille et un métier. L’apparition de Mathilde ressuscite en lui une passion ancienne dont la puissance possessive va inexorablement l'entrainer jusqu’à remettre en cause tous ses masques, familiaux, sociaux, professionnels, et en faire la victime, peut être consentante, d'un désir absolu et impossible.

L'actrice principale, Fanny Ardant, avec qui il aura une fille, sera le dernier amour de François Truffaut.

Au début des années quatre-vingt, il a le projet d'adapter avec son scénariste Jean Gruault le roman de Paul Léautaud Petit ami, récit de la tentation incestueuse entre un fils et sa mère. Le projet est finalement abandonné mais le travail avec Jean Gruault se prolonge dans l'écriture d'une saga, la Belle Époque, Cette période heureuse, déjà évoquée dans les deux adaptations de Roché, est représentée à travers le parcours de personnages de la France du début du XX siècle. Le film sera réalisé par Gavin Millar en 1995 pour la télévision sous la forme d'une mini-série.

Après l'élection en 1981 à la présidence de la République de François Mitterrand, que le réalisateur avait soutenu sans ferveur, Jack Lang invite celui-ci à rencontrer le président des États-Unis, Ronald Reagan, à Yorktown. Truffaut refuse à la dernière minute en raison d'un problème de planning et provoque l'ire du ministre de la Culture.


La maladie (1983-1984)
Le 10 août 1983 sort le dernier film de François Truffaut. Vivement dimanche !, avec la même Fanny Ardant, est un nouveau succès public.



Peu auparavant, en juillet, le cinéaste loue la maison que possède en bordure de la ville de Honfleur, en Normandie, Michel Berger, lui-même en pleine composition de la bande originale du film Rive droite, rive gauche de Philippe Labro (1984). Il doit y passer tout l'été avec Fanny Ardant, enceinte, et travailler sur ses scénarios, notamment La Petite Voleuse et Belle Époque, mais il est pris d'une attaque violente qui le conduit aux urgences : il vient d'avoir la première manifestation de sa tumeur cérébrale. En septembre, il est de nouveau père, d'une petite Joséphine.

En avril 1984, il apparaît, marqué par la maladie, dans l'émission Apostrophes que Bernard Pivot lui consacre à l'occasion de la réédition, sous le titre Hitchcock/Truffaut, du livre qu'il avait publié sur son maître dix-huit ans plus tôt, en 1966.

L'intervention chirurgicale ayant été trop tardive, il meurt le 21 octobre 1984 à l'hôpital américain de Paris de Neuilly-sur-Seine. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres sont déposées au cimetière de Montmartre à Paris.

Best films

Close Encounters of the Third Kind (1977)
(Actor)
The Last Metro (1980)
(Director)
Mississippi Mermaid (1969)
(Director)
Wings of Desire (1987)
(In Memory Of)
The Little Thief (1988)
(Story)
Day for Night (1973)
(Director)

Usually with

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Filmography of François Truffaut (49 films)

Display filmography as detailed form
YearNameJobRoles
2015Hitchcock/TruffautActorSelf (archive footage) (uncredited)
2010Two in the WaveActorSelf (archive footage)
2010Two in the WaveActorSelf (archive footage)
2003The DreamersActorHimself
1995The World of Jacques DemyActorSelf (archive footage)
1994A Story of WaterDirector, Writer, Co-Director
1993François Truffaut: Stolen PortraitsActorSelf (archive footage)
1988The Little ThiefStory
1987Wings of DesireIn Memory Of
1983Confidentially YoursDirector, Scriptwriter, Producer
1983BreathlessAuthor
1983The Man Who Loved WomenOriginal Film Writer
1983Sugar Cane AlleyScriptwriter
1981The Woman Next DoorActor, Director, Scriptwriter, Producer
1980The Last MetroDirector, Dialogue, Producer
1979Love on the RunDirector, , Producer
1978The Green RoomActor, Director, Scriptwriter, ProducerJulien Davenne
1977Close Encounters of the Third KindActorClaude Lacombe
1977The Man Who Loved WomenActor, Director, Scriptwriter, ProducerUn homme aux fénérailles (non crédité)
1976Small ChangeActor, Director, Scriptwriter, ProducerMartines Vater
1976That KidProducer
1975The Story of Adele H.Actor, Director, ScriptwriterOfficer (uncredited)
1973Day for NightActor, Director, ScriptwriterDirecteur Ferrand
1972A Gorgeous Girl Like MeActor, Director, WriterA journalist (voice) (uncredited)
1971Two English GirlsActor, Director, AdaptationNarrator (voice) (uncredited)
1970Bed and BoardActor, Director, , ProducerLe Marchand de Journaux (voice) (uncredited)
1970The Wild ChildActor, Director, AdaptationLe Dr Jean Itard
1969Naked ChildhoodProducer
1969Mississippi MermaidDirector, Adaptation, Producer
1968Stolen KissesDirector, , Producer
1968The Bride Wore BlackDirector, Adaptation
1966Fahrenheit 451Director,
1964The Soft SkinActor, Director, , ProducerLe Pompiste (voice) (uncredited)
1964Mata Hari, Agent H21
1963Take It AllActorSelf (uncredited)
1962Jules and JimDirector, Adaptation, Producer
1962A Swelled HeadWriter
1962Antoine and ColetteDirector, Writer
1962Love at TwentyDirector, Writer
1960BreathlessOriginal Story
1960Testament of OrpheusAssociate Producer
1960Shoot the Piano PlayerDirector, Adaptation
1960The Army GameActor, Director, Adaptation, Producer, Co-DirectorLe taulard passionné de lecture
1959The 400 BlowsActor, Director, , ProducerMan in Funfair (uncredited)
1958The Mischief MakersDirector,
1958The OverworkedWriter
1956Fool's MateActorParty guest (uncredited)
1956The Kreutzer SonataActorCameo (uncredited)
1954A VisitDirector, Scriptwriter