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Nationality FranceBirth 18 may 1944 (79 years)
Marcel-Louis Bozonnet est un acteur, metteur en scène et pédagogue français né à Semur-en-Auxois le 18 mai 1944.
Biography
Formation artistique
Passionné de cinéma et de philosophie, Marcel Bozonnet découvre le théâtre durant sa scolarité avec Michel Pruner et Jean Maisonnave (de l’école primaire à l’Université) en passant par l’organisme de la Jeunesse et Sports où il rencontre Maurice Masuelle qui le prépare à être un comédien amateur éclairé (il lui fait découvrir des auteurs comme Jean Tardieu, Bertolt Brecht, Simone de Beauvoir), Marie-Jo Gros, danseuse qui aura une grande importance pour Marcel Bozonnet, et le poète François Dominique.
En 1966 il rencontre, à l'occasion du festival des Nuits de Bourgogne, Victor Garcia, artiste d’avant-garde, qui lui fait interpréter le rôle d'Emanou dans Le Cimetière des voitures d'Arrabal. Marcel Maréchal le remarque lors de cette représentation et lui propose de rejoindre sa troupe à Lyon où il va peu à peu faire l’expérience de la pratique de la scène et de la camaraderie théâtrale. Il interprète des textes de Jean Vauthier, Louis Guilloux, Paul Claudel et Shakespeare.
Deux ans plus tard, Marcel Bozonnet monte à Paris où il poursuit sa formation avec la danseuse Laura Sheleen, élève de l'Ecole de Martha Graham, avec laquelle il s'imprègne de l’école américaine en s’initiant à une danse qui repose sur le calme, la tranquillité, la souplesse, la respiration qui lui plait énormément et dont il s’inspire pour son jeu d’acteur.
En 1968, il se lie d’amitié avec Alain Crombecque et rencontre Patrice Chéreau qui lui propose de jouer dans sa mise en scène des Soldats de Jacob Lenz.
Dans cette même période, Marcel Bozonnet fait aussi la connaissance de Jean-Marie Villégier et François Regnault qui lui permettent d’appréhender au plus près le monde du théâtre. C’est ainsi qu’il pourra conjuguer ses aspirations philosophiques et littéraires avec l’Histoire du théâtre. Les belles rencontres artistiques vont se poursuivre : Valère Novarina, Jean-Louis Jacopin et les comédiens Tatiana Moukhine, Pierre Tabard et Catherine Sellers qui l’accueillent et le soutiennent. Il devient aussi l'assistant de Roger Blin pour sa création de Macbeth de Shakespeare.
En 1982, Marcel Bozonnet, à la demande de Jacques Toja, intègre la troupe de la Comédie Française comme pensionnaire pour interpréter Victor, dans Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac, mis en scène par Jean Bouchaud. Il devient sociétaire en 1986, année où il interprète Antiochus, dans Bérénice de Racine, sous la direction de Klaus-Michaël Grüber. Il se produit également dans Cinna, Le Balcon, Les Femmes Savantes, Tête d'Or, Torquato Tasso, La Vie de Galilée, Le Médecin malgré lui et Le Médecin Volant, Le Barbier de Séville.
Responsable d'institutions et pédagogue
Au début des années 1980, Marcel Bozonnet rencontre Eric Blanche avec qui il va créer dans sa ville natale, Semur-en-Auxois, le festival de théâtre « Scènes en découverte » qui dure de 1983 à 1989. Cette expérience est fondatrice pour Marcel Bozonnet.
De 1979 à 1984, il met en pratique sa passion pour la pédagogie théâtrale en tant que professeur d’interprétation à l’école de la rue blanche (aujourd’hui ENSATT).
Il est nommé directeur du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique en janvier 1993 et quitte alors la Comédie Française. Il occupe cette fonction jusqu’en juillet 2001. À ce poste, il s’emploie à défendre le travail vocal et corporel en créant deux nouveaux départements : Danse, dirigé par Caroline Marcadet, et Chant, dirigé par Alain Zaepffel. Il y développe aussi des ateliers en faisant appel à des intervenants étrangers toujours dans ce désir de faire se rencontrer différentes approches de pédagogies théâtrales. (Klaus Michaël Grüber, Piotr Fomenko, Gregory Motton…). Il met aussi en relation le Conservatoire avec deux autres écoles : la FEMIS et Les Arts décoratifs.
En 2001, il est nommé administrateur général de la Comédie-Française, poste qu’il occupe jusqu’en 2006. Durant ces années, il poursuit la mission de la Comédie-Française en programmant un répertoire classique et ouvre également la salle Richelieu à des auteurs contemporains en faisant notamment entrer au répertoire Marie NDiaye et Valère Novarina. Sa mandature est marquée par l’invitation de grands metteurs en scène internationaux comme Bob Wilson, Piotr Fiomenko, ou Anatoli Vassiliev, ainsi que par l’engagement du premier artiste noir au sein de la troupe de la Comédie Française : Bakary Sangaré. Il met en scène pour la salle Richelieu Le Tartuffe ou l’imposteur de Molière en mai 2005 et Orgie de Pasolini au Vieux Colombier en janvier 2007. Le metteur en scène Bruno Bayen lui propose de monter une pièce de Peter Handke : Le voyage au pays sonore ou l’art de la question. Mais Marcel Bozonnet lit dans un article du Nouvel Observateur que Peter Handke s’est rendu aux obsèques de Slobodan Milosevic en mars 2006 et qu’il a pris la parole pour défendre sa mémoire. Après trois semaines de réflexion, aucun contrat n’étant encore signé, il prend la décision de déprogrammer la pièce de Handke. Au terme de ses cinq années de mission en tant qu’administrateur, son mandat n’est pas renouvelé.
Directeur de compagnie
En 2006, Marcel Bozonnet crée sa compagnie « Les Comédiens voyageurs » avec laquelle il est en résidence à la Maison de la Culture d’Amiens de 2007 à 2014. Il poursuit une tournée en Afrique, en Algérie, dans la péninsule arabique et au Moyen-Orient avec des lectures de poèmes de la littérature arabo-musulmane, française et algérienne. Il met en scène Jackie de Elfriede Jelinek avec Judith Henry et Rentrons dans la rue ! à partir de textes de Victor Hugo et d’Antonin Artaud, spectacle présenté en décentralisation dans les gymnases des établissements scolaires, dont il est aussi l’interprète. Il met ensuite en scène Baïbars, le mamelouk qui devint sultan, à partir du Roman de Baïbars, un conte de la littérature arabo-musulmane. Après Chocolat, clown nègre créé en février 2012, d’après un texte de l’historien Gérard Noiriel sur le premier artiste noir de la scène française, il présente Le couloir des exilés de Michel Agier et Catherine Portevin en mars 2013 à la Maison de la Culture d’Amiens, puis en tournée dans le département de la Somme. En 2014, dans le cadre du Festival des Francophonies en Limousin, il crée en collaboration avec le musicien Richard Dubelski un projet théâtral et musical avec une soixantaine d’amateurs : Jamais mon cœur n’a retiré sa bienveillance à la ville d’Alep.
Sa dernière création en date, Soulèvement(s), qu’il crée avec l’actrice Valérie Dréville et le musicien Richard Dubelski est représentée en octobre 2015 à la Maison des Métallos à Paris.
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